Comment préserver la santé mentale des collaborateurs en entreprise ?
Les troubles de la santé mentale sont monnaie courante. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 1 personne sur 4 dans le monde pourrait être affectée par une pathologie psychique au cours de son existence. Pourtant, le sujet reste tabou. Difficile à aborder dans la sphère privée, il fait souvent l’objet d’une véritable éviction dans le champ professionnel. Mais pour combien de temps encore ?
La crise sanitaire semble avoir rebattu les cartes. Face à l’augmentation, voire l’explosion, du nombre de collaborateurs en situation de détresse psychologique, de burn-out et de dépression, les entreprises sont sommées de se mobiliser. Selon un sondage réalisé par Opinionway pour Psychodon, 3 salariés du privé sur 4 considèrent même que leur employeur est le garant de leur santé mentale.
Sollicités de toutes parts, dirigeants, responsables des Ressources Humaines et managers ont-ils réellement un rôle à jouer en matière de santé mentale ? Pourquoi doivent-ils prendre à bras le corps une question a priori si intime ? Et quelles mesures mettre en œuvre pour préserver le bien-être psychique des collaborateurs ?
Epsor explore pour vous les enjeux liés à la qualité de vie au travail (QVT) et à la préservation de la santé mentale des salariés, vous aide à identifier les facteurs de risque et vous livre des outils concrets pour prendre soin de vos équipes. ☂️
1. Qu’est-ce que la santé mentale ?
Stress, anxiété, dépression, burn-out, bore-out ou encore souffrance au travail sont autant de manifestations d’une psyché malmenée. Il serait donc tentant de définir la santé mentale comme absence d’afflictions de cet ordre. Pourtant, selon l’OMS, cette définition en creux n’est pas suffisante.
👉 L’OMS va plus loin et définit la santé mentale comme « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. »
Qualifiée de la sorte, la bonne santé mentale apparaît comme un prérequis indispensable à une vie digne, mais aussi comme une condition sine qua non au bon déroulement des activités humaines. Il s’agit donc d’un enjeu crucial pour les organisations.
2. Pourquoi l’entreprise doit-elle préserver la santé mentale de ses collaborateurs ?
Au-delà des considérations éthiques, différentes raisons doivent pousser les employeurs à s’engager en faveur de la protection de la santé mentale de leurs salariés.
Préserver la santé mentale des collaborateurs, une obligation légale pour l’entreprise
La législation française impose aux employeurs de protéger non seulement la santé physique, mais également la santé mentale des travailleurs. Les articles L4121-1 et suivants du Code du travail commandent en effet aux entreprises de déployer « des actions de prévention des risques professionnels » et des mesures « d’information et de formation » mais aussi de mettre en place « une organisation et des moyens adaptés ».
🚨 Attention, il s’agit là d’une obligation de résultat pour l’employeur. En un mot, faire des efforts ne suffit pas. Il revient à l’organisation de protéger effectivement la santé mentale de ses collaborateurs. L’entreprise doit être infaillible, au risque d’engager sa responsabilité.
Protéger la santé mentale des collaborateurs, un facteur de performance pour l’entreprise
Baisse de la concentration et de la productivité, désengagement, retards, absentéisme, turn-over, dégradation des relations interpersonnelles et du climat social : les conséquences des affections psychiques sont aussi nombreuses que délétères pour l’entreprise. En 2020, le Groupe APICIL et le cabinet Mozart Consulting, chiffraient ainsi le coût moyen du mal-être au travail à 14 310 € par salarié et par an.
À rebours, les sociétés qui prennent soin de la santé mentale de leurs collaborateurs seraient plus performantes que leurs concurrentes. Rien de surprenant à cela. On imagine en effet aisément les effets positifs d’une bonne qualité de vie au travail sur la productivité, l’engagement et la fidélité des collaborateurs.
Mieux encore, la protection de la santé mentale des salariés pourrait contribuer à améliorer la marque employeur et la réputation de l’entreprise. En effet, 60 % des salariés interrogés par le cabinet Michael Page, pensent que « l’existence d’une politique RH en faveur du bien-être et de la santé mentale des collaborateurs pourrait devenir un critère dans le choix d’un employeur ». La qualité de vie au travail constitue donc un atout lorsqu’il s’agit d’attirer et de fidéliser les employés, notamment dans un contexte de crise sanitaire et de guerre des talents.
3. Quels sont les principaux facteurs de risque pour la santé mentale des collaborateurs ?
De nombreux facteurs de risque menacent la santé mentale des collaborateurs en entreprise. Les identifier et les comprendre est indispensable en vue de les maîtriser.
Une mauvaise organisation collective ou individuelle ❌
Comme le rappelle le Ministère du Travail sur son site internet, les causes des risques psychosociaux (RPS), parmi lesquels les affections psychiques, sont notamment à rechercher dans une mauvaise organisation du travail. Sans surprise, l’inadaptation des salariés à leur poste (sur ou sous qualification), la surcharge de travail, les horaires trop importants, les délais trop courts, les missions mal définies, la pression en termes de résultat, l’hyperconnectivité, la confusion entre vie professionnelle et vie privée ou encore le manque d’autonomie, de reconnaissance et de sens peuvent nuire au bien-être mental des collaborateurs.
Des relations interpersonnelles dégradées ❌
Les relations de travail jouent également un rôle prépondérant dans la préservation ou la dégradation de la santé mentale des collaborateurs. Les violences morales telles que le harcèlement constituent évidemment un vecteur direct de souffrance au travail. Mais d’autres facteurs, plus pernicieux, peuvent aussi affecter la condition psychique des salariés. Tel est notamment le cas de l’isolement, du manque de communication et de solidarité ou encore de l’absence de bienveillance et d’empathie au sein des équipes.
Un environnement de travail délétère ❌
Différents facteurs environnementaux peuvent par ailleurs générer du stress chez les collaborateurs et affecter négativement leur santé mentale. Le bruit, omniprésent dans certains open-spaces, le manque de luminosité ou d’aération, la promiscuité, la faible d’ergonomie des postes de travail, l’absence de confort (salle de repos, sanitaires adaptés), ou encore les difficultés d’accès au site de l’entreprise (moyens de transport bondés, insécurité… etc.) peuvent ainsi engendrer un stress persistant, voire de l’anxiété, chez les salariés.
Un sentiment d’insécurité et d’incertitude ❌
Enfin, les conditions d’emploi des salariés peuvent, en elles-mêmes, nuire au bien-être de ces derniers. La crise sanitaire et son contexte économique tendu sont bien sûr des vecteurs d’insécurité et d’incertitude majeure. Mais, des problèmes plus systémiques peuvent eux aussi générer de la souffrance chez les employés. Les contrats courts et les retards ou erreurs dans le versement de la paie sont de ceux-là. Ces dysfonctionnements empêchent en effet les collaborateurs de financer leurs projets personnels et d’appréhender sereinement l’avenir.
4. Les solutions et outils concrets pour préserver la santé mentale des collaborateurs en entreprise
Fort heureusement, le nombre de périls qui pèse sur la santé mentale des collaborateurs n’a d’égal que celui des solutions et des outils qui permettent de préserver cette dernière.
Normaliser le sujet de la santé mentale au sein de l’entreprise ✅
Selon l’Institut Montaigne, 1 Français sur 5 — soit 12 millions de personnes — souffre actuellement d’une maladie psychique. Malgré l’ampleur du phénomène, la santé mentale reste pourtant un sujet tabou, et ce plus encore dans un contexte professionnel. Un sondage réalisé Opinionway pour Psychodon, révèle que la majorité des salariés « ne communiqueraient pas sur leur maladie mentale et/ou psychique à leur employeur » et « estiment que les managers de leur entreprise seraient gênés » d’apprendre leur mal-être. Dans ces conditions, difficile d’identifier la souffrance des collaborateurs et d’y remédier.
Face à ces blocages, l’entreprise doit normaliser le sujet de la santé morale et libérer la parole à son propos. Des dispositifs de communication interne tels qu’une newsletter, un blog, une application, de la documentation ou encore des journées d’information consacrés aux troubles mentaux peuvent être mis en place. Mais ces leviers sont probablement insuffisants. D’autres, plus engageants pour les collaborateurs, tels que des sondages, des enquêtes et des baromètres internes peuvent ainsi venir les compléter avantageusement.
Il convient par ailleurs d’ancrer le souci du bien-être mental dans la culture de l’entreprise. Pour cela, les dirigeants et managers doivent porter un message fort. Mais ce n’est pas tout. Ces derniers doivent également se montrer exemplaires, en faisant preuve d’empathie et en prêtant attention à leur propre santé mentale. Enfin, la création d’un poste dédié au bien-être des collaborateurs, Chief Happiness Officier — CHO — ou Responsable « qualité de vie au travail » par exemple, peut constituer un signal fort. Une telle initiative souligne la volonté des dirigeants de prendre soin durablement de la santé mentale de leurs collaborateurs.
L’exemple dont s’inspirer ? Le cabinet PwC Suisse qui a su articuler adroitement différents dispositifs (volontarisme des dirigeants, programme dédié à la santé mentale, étude interne, communication interne, forum… etc.) afin de normaliser le sujet du bien-être et de la santé mentale au sein de ses équipes.
Adopter des mesures concrètes pour lutter contre les causes de dégradation de la santé mentale des collaborateurs ✅
Dans le domaine de la santé mentale, comme en matière de santé physique, « mieux vaut prévenir que guérir ». L’entreprise doit par conséquent se doter d’outils propres à détecter et évaluer les facteurs de risques psychosociaux qui menacent le bien-être des salariés.
- Le Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels (DUERP), imposé par la loi et tenu annuellement par chaque employeur, constitue une bonne base pour jauger la qualité de vie au travail (QVT) et les risques auxquels sont exposés les collaborateurs.
- Cet instrument obligatoire peut cependant être avantageusement complété par des dispositifs d’écoute, des questionnaires, d’enquêtes et de sondages internes permettant aux salariés d’exprimer leurs griefs et de suggérer des pistes d’amélioration.
🛠 L’outil utile
La plateforme Supermood qui permet aux DRH et aux dirigeants de sonder simplement leurs collaborateurs. L’objectif, interroger les salariés en préservant leur anonymat afin de collecter des feedbacks honnêtes. L’idéal pour identifier des points de tension et co-construire des solutions.
La formation des managers est également un jalon essentiel dans la préservation de la santé mentale des collaborateurs. En matière de prévention des risques psychosociaux, les encadrants interviennent en effet à plusieurs niveaux.
- Les managers doivent également être sensibilisés aux problématiques de santé mentale. En effet, alors même qu’ils sont des relais privilégiés vis-à-vis de la hiérarchie, une majorité de salariés ne se sent pas libre d’aborder le sujet de la santé mentale avec les encadrants. Pour pallier ce problème, il est essentiel d’aider les managers à développer leur empathie, leur intelligence émotionnelle et leur capacité d’écoute active. Il convient également de leur apprendre à détecter les signaux faibles (isolement, sautes d’humeur, autodénigrement… etc.) et à réagir en cas de crise de santé mentale. Enfin, il convient de leur fournir les clés pour orienter les salariés en détresse vers des solutions adaptées (médecine du travail, psychologue d’entreprise, ligne d’écoute, formations… etc.).
- Les managers doivent enfin adopter un mode de management bienveillant et respectueux de la santé mentale des collaborateurs. L’autonomie, le droit à l’erreur, la communication, la culture du feedback, la reconnaissance ou encore la transparence sont autant de facteurs qui donnent du sens au travail et améliorent la qualité de vie au travail des salariés.
Outre les managers, l’ensemble des collaborateurs doit être accompagné et formé afin d’être en mesure de prendre soin de sa propre santé mentale et de celle des autres.
- Selon le sondage Opinionway pour Psychodon précité, les ateliers bien-être, consacrés à la sophrologie, à la méditation de pleine conscience, au yoga, au sport, à la nutrition, à la naturopathie ou encore au développement personnel seraient particulièrement réclamés par les employés (41 % des sondés). Un modèle dont s’inspirer ? La marque Décathlon qui propose à ses salariés des formations au développement personnel, notamment en gestion des émotions.
- Selon le même sondage, les formations « Premiers Secours en Santé Mentale » sont elles aussi réclamées par les collaborateurs (31 % des répondants). Les salariés seraient ainsi soucieux d’apprendre à repérer, comprendre et gérer — dans l’attente d’une prise en charge professionnelle — les crises de santé mentale traversées par leurs collègues.
- Des services satellites peuvent également être proposés aux salariés en vue d’améliorer leur bien-être. Tel est le cas des conseils financiers dispensés à leurs employés par de nombreux employeurs durant la crise sanitaire. L’objectif, rassurer les collaborateurs et leur permettre d’envisager le futur avec plus d’optimisme, notamment grâce au financement de leurs projets personnels (achat d’une habitation, mariage, retraite… etc.).
🛠 L’outil utile
La startup MonMartin propose aux entreprises un programme de prévention santé annuel décliné sous forme d’ateliers en groupe et/ou de vidéos E-learning. Mêlant théorie et pratique, des naturopathes, ostéopathes et sophrologues aident les collaborateurs à adopter des habitudes émotionnelles, nutritionnelles et corporelles plus saines.
Enfin, une large palette de dispositifs peut être mise en place au sein de l’organisation afin de favoriser la qualité de vie au travail et l’épanouissement des salariés. On citera tous azimuts :
- Les aménagements comme l’abandon de l’open-space, l’installation de séparateurs visuels et sonores, l’adoption d’appareils de régulation de l’ambiance sonore, ou encore la création d’espaces de vie commune, de repos et de détente.
- Les avantages tels que la possibilité de travailler à distance ou à domicile, la flexibilité des horaires de travail, l’allongement du congé maternité/paternité, l’adoption du congé menstruel, la mise à disposition de places de parking ou encore la mise en place d’un système d’épargne salariale et retraite.
🛠 L’outil utile
Epsor, spécialiste de la conception et de la distribution de solutions d’épargne salariale et retraite (PER collectif, PER obligatoire et PEE). Simple d’utilisation et transparente, Epsor aide les salariés à tirer pleinement profit de cet avantage afin de financer leurs projets de vie (achat d’une résidence principale, mariage, départ à la retraite… etc.). De quoi aborder l’avenir avec plus de sérénité.
Accompagner les collaborateurs en situation de souffrance psychique ✅
Malgré le déploiement des mesures de prévention, la souffrance psychique ne peut pas être totalement évitée, notamment en période de crise sanitaire. Ainsi, il est nécessaire de mettre en place des dispositifs dédiés à l’accompagnement des collaborateurs atteints de troubles mentaux.
Une étude récente menée par l’entreprise Axa met en évidence l’incapacité des personnes se trouvant dans un état mental négatif à trouver l’aide escomptée (38 % des sondés) et à s’offrir une assistance psychologique (48 % des répondants). Face à ce constat, le groupe a décidé de mettre à disposition de ses salariés un service de vidéo consultation avec des psychologues, accessible 24h sur 24 et 7 jours sur 7.
Ce type de dispositif semble répondre aux aspirations des collaborateurs puisque, selon le sondage Opinionway pour Psychodon susmentionné, 32 % des salariés interrogés souhaiteraient que leur employeur propose des consultations avec un psychologue d’entreprise et 13 % voudraient que leur société ouvre une ligne téléphonique d’urgence.
🛠 L’outil utile
Moka.care simplifie l’accès aux soins de santé mentale. Cette application permet aux salariés de trouver facilement un psychologue, un coach ou un thérapeute adapté à leurs attentes et de réserver rapidement une session de thérapie ou de coaching individuelle ou collective.
Le mot de la fin…
Plus qu’un impératif moral et une obligation légale, la préservation de la santé mentale des collaborateurs est un vecteur de performance clé pour l’entreprise.
Face aux nombreux risques qui pèsent sur le moral des salariés, notamment en période de crise sanitaire, dirigeants, responsables des Ressources Humaines et managers s’organisent. Les solutions ne manquent pas pour alimenter le bien-être des collaborateurs et les accompagner dans les périodes difficiles.
Pourtant, un important effort reste à fournir. À ce jour, malgré une forte attente de la part des salariés, moins d’un tiers des entreprises mettent à disposition de leurs employés des ressources destinées à préserver le bien-être de ces derniers.
Alors, la prise de conscience provoquée par la crise sanitaire conduira-t-elle à une meilleure protection de la santé mentale en entreprise ? Affaire à suivre…
Comment préserver la santé mentale des collaborateurs en entreprise ?
Sommaire
1. L’épargne salariale et retraite, kézako ?
- L’épargne salariale, comment ça marche ?
- L’intéressement en bref
- Intéressement & start-ups/scale-ups, le combo parfait
- L’intéressement en chiffres
2. Une solution gagnant-gagnant !
- Des économies pour tous
- L’épargne salariale, un outil 360°
3. Mise en place de l’intéressement : tuto !
- 7 choses à savoir sur l’accord d’intéressement
- Les 3 grandes étapes à suivre
- Les règles d’or pour un accord réussi
- Use case #1: start-up de 200 collaborateurs
- Use case #2 : start-up de 45 collaborateurs
4. 5 conseils pour bien choisir son prestataire
- Le maître mot : la pédagogie
- Une épargne qui ressemble à vos salariés !
- L’importance d’une gamme d’investissement diversifiée • RSE : priorité aux valeurs de vos collaborateurs
- Frais transparents & compétitifs
5. (Bonus) Soigner les finitions !
- Les démarches administratives, on s’en occupe !
- Communiquez, communiquez... et communiquez !
Nous gérons l’épargne de leurs salariés
Les troubles de la santé mentale sont monnaie courante. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 1 personne sur 4 dans le monde pourrait être affectée par une pathologie psychique au cours de son existence. Pourtant, le sujet reste tabou. Difficile à aborder dans la sphère privée, il fait souvent l’objet d’une véritable éviction dans le champ professionnel. Mais pour combien de temps encore ?
La crise sanitaire semble avoir rebattu les cartes. Face à l’augmentation, voire l’explosion, du nombre de collaborateurs en situation de détresse psychologique, de burn-out et de dépression, les entreprises sont sommées de se mobiliser. Selon un sondage réalisé par Opinionway pour Psychodon, 3 salariés du privé sur 4 considèrent même que leur employeur est le garant de leur santé mentale.
Sollicités de toutes parts, dirigeants, responsables des Ressources Humaines et managers ont-ils réellement un rôle à jouer en matière de santé mentale ? Pourquoi doivent-ils prendre à bras le corps une question a priori si intime ? Et quelles mesures mettre en œuvre pour préserver le bien-être psychique des collaborateurs ?
Epsor explore pour vous les enjeux liés à la qualité de vie au travail (QVT) et à la préservation de la santé mentale des salariés, vous aide à identifier les facteurs de risque et vous livre des outils concrets pour prendre soin de vos équipes. ☂️
1. Qu’est-ce que la santé mentale ?
Stress, anxiété, dépression, burn-out, bore-out ou encore souffrance au travail sont autant de manifestations d’une psyché malmenée. Il serait donc tentant de définir la santé mentale comme absence d’afflictions de cet ordre. Pourtant, selon l’OMS, cette définition en creux n’est pas suffisante.
👉 L’OMS va plus loin et définit la santé mentale comme « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. »
Qualifiée de la sorte, la bonne santé mentale apparaît comme un prérequis indispensable à une vie digne, mais aussi comme une condition sine qua non au bon déroulement des activités humaines. Il s’agit donc d’un enjeu crucial pour les organisations.
2. Pourquoi l’entreprise doit-elle préserver la santé mentale de ses collaborateurs ?
Au-delà des considérations éthiques, différentes raisons doivent pousser les employeurs à s’engager en faveur de la protection de la santé mentale de leurs salariés.
Préserver la santé mentale des collaborateurs, une obligation légale pour l’entreprise
La législation française impose aux employeurs de protéger non seulement la santé physique, mais également la santé mentale des travailleurs. Les articles L4121-1 et suivants du Code du travail commandent en effet aux entreprises de déployer « des actions de prévention des risques professionnels » et des mesures « d’information et de formation » mais aussi de mettre en place « une organisation et des moyens adaptés ».
🚨 Attention, il s’agit là d’une obligation de résultat pour l’employeur. En un mot, faire des efforts ne suffit pas. Il revient à l’organisation de protéger effectivement la santé mentale de ses collaborateurs. L’entreprise doit être infaillible, au risque d’engager sa responsabilité.
Protéger la santé mentale des collaborateurs, un facteur de performance pour l’entreprise
Baisse de la concentration et de la productivité, désengagement, retards, absentéisme, turn-over, dégradation des relations interpersonnelles et du climat social : les conséquences des affections psychiques sont aussi nombreuses que délétères pour l’entreprise. En 2020, le Groupe APICIL et le cabinet Mozart Consulting, chiffraient ainsi le coût moyen du mal-être au travail à 14 310 € par salarié et par an.
À rebours, les sociétés qui prennent soin de la santé mentale de leurs collaborateurs seraient plus performantes que leurs concurrentes. Rien de surprenant à cela. On imagine en effet aisément les effets positifs d’une bonne qualité de vie au travail sur la productivité, l’engagement et la fidélité des collaborateurs.
Mieux encore, la protection de la santé mentale des salariés pourrait contribuer à améliorer la marque employeur et la réputation de l’entreprise. En effet, 60 % des salariés interrogés par le cabinet Michael Page, pensent que « l’existence d’une politique RH en faveur du bien-être et de la santé mentale des collaborateurs pourrait devenir un critère dans le choix d’un employeur ». La qualité de vie au travail constitue donc un atout lorsqu’il s’agit d’attirer et de fidéliser les employés, notamment dans un contexte de crise sanitaire et de guerre des talents.
3. Quels sont les principaux facteurs de risque pour la santé mentale des collaborateurs ?
De nombreux facteurs de risque menacent la santé mentale des collaborateurs en entreprise. Les identifier et les comprendre est indispensable en vue de les maîtriser.
Une mauvaise organisation collective ou individuelle ❌
Comme le rappelle le Ministère du Travail sur son site internet, les causes des risques psychosociaux (RPS), parmi lesquels les affections psychiques, sont notamment à rechercher dans une mauvaise organisation du travail. Sans surprise, l’inadaptation des salariés à leur poste (sur ou sous qualification), la surcharge de travail, les horaires trop importants, les délais trop courts, les missions mal définies, la pression en termes de résultat, l’hyperconnectivité, la confusion entre vie professionnelle et vie privée ou encore le manque d’autonomie, de reconnaissance et de sens peuvent nuire au bien-être mental des collaborateurs.
Des relations interpersonnelles dégradées ❌
Les relations de travail jouent également un rôle prépondérant dans la préservation ou la dégradation de la santé mentale des collaborateurs. Les violences morales telles que le harcèlement constituent évidemment un vecteur direct de souffrance au travail. Mais d’autres facteurs, plus pernicieux, peuvent aussi affecter la condition psychique des salariés. Tel est notamment le cas de l’isolement, du manque de communication et de solidarité ou encore de l’absence de bienveillance et d’empathie au sein des équipes.
Un environnement de travail délétère ❌
Différents facteurs environnementaux peuvent par ailleurs générer du stress chez les collaborateurs et affecter négativement leur santé mentale. Le bruit, omniprésent dans certains open-spaces, le manque de luminosité ou d’aération, la promiscuité, la faible d’ergonomie des postes de travail, l’absence de confort (salle de repos, sanitaires adaptés), ou encore les difficultés d’accès au site de l’entreprise (moyens de transport bondés, insécurité… etc.) peuvent ainsi engendrer un stress persistant, voire de l’anxiété, chez les salariés.
Un sentiment d’insécurité et d’incertitude ❌
Enfin, les conditions d’emploi des salariés peuvent, en elles-mêmes, nuire au bien-être de ces derniers. La crise sanitaire et son contexte économique tendu sont bien sûr des vecteurs d’insécurité et d’incertitude majeure. Mais, des problèmes plus systémiques peuvent eux aussi générer de la souffrance chez les employés. Les contrats courts et les retards ou erreurs dans le versement de la paie sont de ceux-là. Ces dysfonctionnements empêchent en effet les collaborateurs de financer leurs projets personnels et d’appréhender sereinement l’avenir.
4. Les solutions et outils concrets pour préserver la santé mentale des collaborateurs en entreprise
Fort heureusement, le nombre de périls qui pèse sur la santé mentale des collaborateurs n’a d’égal que celui des solutions et des outils qui permettent de préserver cette dernière.
Normaliser le sujet de la santé mentale au sein de l’entreprise ✅
Selon l’Institut Montaigne, 1 Français sur 5 — soit 12 millions de personnes — souffre actuellement d’une maladie psychique. Malgré l’ampleur du phénomène, la santé mentale reste pourtant un sujet tabou, et ce plus encore dans un contexte professionnel. Un sondage réalisé Opinionway pour Psychodon, révèle que la majorité des salariés « ne communiqueraient pas sur leur maladie mentale et/ou psychique à leur employeur » et « estiment que les managers de leur entreprise seraient gênés » d’apprendre leur mal-être. Dans ces conditions, difficile d’identifier la souffrance des collaborateurs et d’y remédier.
Face à ces blocages, l’entreprise doit normaliser le sujet de la santé morale et libérer la parole à son propos. Des dispositifs de communication interne tels qu’une newsletter, un blog, une application, de la documentation ou encore des journées d’information consacrés aux troubles mentaux peuvent être mis en place. Mais ces leviers sont probablement insuffisants. D’autres, plus engageants pour les collaborateurs, tels que des sondages, des enquêtes et des baromètres internes peuvent ainsi venir les compléter avantageusement.
Il convient par ailleurs d’ancrer le souci du bien-être mental dans la culture de l’entreprise. Pour cela, les dirigeants et managers doivent porter un message fort. Mais ce n’est pas tout. Ces derniers doivent également se montrer exemplaires, en faisant preuve d’empathie et en prêtant attention à leur propre santé mentale. Enfin, la création d’un poste dédié au bien-être des collaborateurs, Chief Happiness Officier — CHO — ou Responsable « qualité de vie au travail » par exemple, peut constituer un signal fort. Une telle initiative souligne la volonté des dirigeants de prendre soin durablement de la santé mentale de leurs collaborateurs.
L’exemple dont s’inspirer ? Le cabinet PwC Suisse qui a su articuler adroitement différents dispositifs (volontarisme des dirigeants, programme dédié à la santé mentale, étude interne, communication interne, forum… etc.) afin de normaliser le sujet du bien-être et de la santé mentale au sein de ses équipes.
Adopter des mesures concrètes pour lutter contre les causes de dégradation de la santé mentale des collaborateurs ✅
Dans le domaine de la santé mentale, comme en matière de santé physique, « mieux vaut prévenir que guérir ». L’entreprise doit par conséquent se doter d’outils propres à détecter et évaluer les facteurs de risques psychosociaux qui menacent le bien-être des salariés.
- Le Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels (DUERP), imposé par la loi et tenu annuellement par chaque employeur, constitue une bonne base pour jauger la qualité de vie au travail (QVT) et les risques auxquels sont exposés les collaborateurs.
- Cet instrument obligatoire peut cependant être avantageusement complété par des dispositifs d’écoute, des questionnaires, d’enquêtes et de sondages internes permettant aux salariés d’exprimer leurs griefs et de suggérer des pistes d’amélioration.
🛠 L’outil utile
La plateforme Supermood qui permet aux DRH et aux dirigeants de sonder simplement leurs collaborateurs. L’objectif, interroger les salariés en préservant leur anonymat afin de collecter des feedbacks honnêtes. L’idéal pour identifier des points de tension et co-construire des solutions.
La formation des managers est également un jalon essentiel dans la préservation de la santé mentale des collaborateurs. En matière de prévention des risques psychosociaux, les encadrants interviennent en effet à plusieurs niveaux.
- Les managers doivent également être sensibilisés aux problématiques de santé mentale. En effet, alors même qu’ils sont des relais privilégiés vis-à-vis de la hiérarchie, une majorité de salariés ne se sent pas libre d’aborder le sujet de la santé mentale avec les encadrants. Pour pallier ce problème, il est essentiel d’aider les managers à développer leur empathie, leur intelligence émotionnelle et leur capacité d’écoute active. Il convient également de leur apprendre à détecter les signaux faibles (isolement, sautes d’humeur, autodénigrement… etc.) et à réagir en cas de crise de santé mentale. Enfin, il convient de leur fournir les clés pour orienter les salariés en détresse vers des solutions adaptées (médecine du travail, psychologue d’entreprise, ligne d’écoute, formations… etc.).
- Les managers doivent enfin adopter un mode de management bienveillant et respectueux de la santé mentale des collaborateurs. L’autonomie, le droit à l’erreur, la communication, la culture du feedback, la reconnaissance ou encore la transparence sont autant de facteurs qui donnent du sens au travail et améliorent la qualité de vie au travail des salariés.
Outre les managers, l’ensemble des collaborateurs doit être accompagné et formé afin d’être en mesure de prendre soin de sa propre santé mentale et de celle des autres.
- Selon le sondage Opinionway pour Psychodon précité, les ateliers bien-être, consacrés à la sophrologie, à la méditation de pleine conscience, au yoga, au sport, à la nutrition, à la naturopathie ou encore au développement personnel seraient particulièrement réclamés par les employés (41 % des sondés). Un modèle dont s’inspirer ? La marque Décathlon qui propose à ses salariés des formations au développement personnel, notamment en gestion des émotions.
- Selon le même sondage, les formations « Premiers Secours en Santé Mentale » sont elles aussi réclamées par les collaborateurs (31 % des répondants). Les salariés seraient ainsi soucieux d’apprendre à repérer, comprendre et gérer — dans l’attente d’une prise en charge professionnelle — les crises de santé mentale traversées par leurs collègues.
- Des services satellites peuvent également être proposés aux salariés en vue d’améliorer leur bien-être. Tel est le cas des conseils financiers dispensés à leurs employés par de nombreux employeurs durant la crise sanitaire. L’objectif, rassurer les collaborateurs et leur permettre d’envisager le futur avec plus d’optimisme, notamment grâce au financement de leurs projets personnels (achat d’une habitation, mariage, retraite… etc.).
🛠 L’outil utile
La startup MonMartin propose aux entreprises un programme de prévention santé annuel décliné sous forme d’ateliers en groupe et/ou de vidéos E-learning. Mêlant théorie et pratique, des naturopathes, ostéopathes et sophrologues aident les collaborateurs à adopter des habitudes émotionnelles, nutritionnelles et corporelles plus saines.
Enfin, une large palette de dispositifs peut être mise en place au sein de l’organisation afin de favoriser la qualité de vie au travail et l’épanouissement des salariés. On citera tous azimuts :
- Les aménagements comme l’abandon de l’open-space, l’installation de séparateurs visuels et sonores, l’adoption d’appareils de régulation de l’ambiance sonore, ou encore la création d’espaces de vie commune, de repos et de détente.
- Les avantages tels que la possibilité de travailler à distance ou à domicile, la flexibilité des horaires de travail, l’allongement du congé maternité/paternité, l’adoption du congé menstruel, la mise à disposition de places de parking ou encore la mise en place d’un système d’épargne salariale et retraite.
🛠 L’outil utile
Epsor, spécialiste de la conception et de la distribution de solutions d’épargne salariale et retraite (PER collectif, PER obligatoire et PEE). Simple d’utilisation et transparente, Epsor aide les salariés à tirer pleinement profit de cet avantage afin de financer leurs projets de vie (achat d’une résidence principale, mariage, départ à la retraite… etc.). De quoi aborder l’avenir avec plus de sérénité.
Accompagner les collaborateurs en situation de souffrance psychique ✅
Malgré le déploiement des mesures de prévention, la souffrance psychique ne peut pas être totalement évitée, notamment en période de crise sanitaire. Ainsi, il est nécessaire de mettre en place des dispositifs dédiés à l’accompagnement des collaborateurs atteints de troubles mentaux.
Une étude récente menée par l’entreprise Axa met en évidence l’incapacité des personnes se trouvant dans un état mental négatif à trouver l’aide escomptée (38 % des sondés) et à s’offrir une assistance psychologique (48 % des répondants). Face à ce constat, le groupe a décidé de mettre à disposition de ses salariés un service de vidéo consultation avec des psychologues, accessible 24h sur 24 et 7 jours sur 7.
Ce type de dispositif semble répondre aux aspirations des collaborateurs puisque, selon le sondage Opinionway pour Psychodon susmentionné, 32 % des salariés interrogés souhaiteraient que leur employeur propose des consultations avec un psychologue d’entreprise et 13 % voudraient que leur société ouvre une ligne téléphonique d’urgence.
🛠 L’outil utile
Moka.care simplifie l’accès aux soins de santé mentale. Cette application permet aux salariés de trouver facilement un psychologue, un coach ou un thérapeute adapté à leurs attentes et de réserver rapidement une session de thérapie ou de coaching individuelle ou collective.
Le mot de la fin…
Plus qu’un impératif moral et une obligation légale, la préservation de la santé mentale des collaborateurs est un vecteur de performance clé pour l’entreprise.
Face aux nombreux risques qui pèsent sur le moral des salariés, notamment en période de crise sanitaire, dirigeants, responsables des Ressources Humaines et managers s’organisent. Les solutions ne manquent pas pour alimenter le bien-être des collaborateurs et les accompagner dans les périodes difficiles.
Pourtant, un important effort reste à fournir. À ce jour, malgré une forte attente de la part des salariés, moins d’un tiers des entreprises mettent à disposition de leurs employés des ressources destinées à préserver le bien-être de ces derniers.
Alors, la prise de conscience provoquée par la crise sanitaire conduira-t-elle à une meilleure protection de la santé mentale en entreprise ? Affaire à suivre…